R. D. du CONGO : Soutien à l’Institut Supérieur en Sciences Infirmières (ISSI) a Kinshasa
Entité locale : Centre Congolais de Culture, Formation et Développement – CCCFD.
Description : L’ISSI: dans le secteur infirmier, ce centre offre une formation professionnelle qualifiée dans un pays où le manque d’infrastructures et de personnel qualifié en ce domaine prive la mère et l’enfant de l’accès aux traitements médicaux.
Objectif : Améliorer la formation professionnelle du personnel infirmier grâce à des sessions d’étude et de perfectionnement. Ce projet accordera des bourses d’études pour aider les personnes les plus méritantes à couvrir en partie le coût de leur formation.
Bénéficiaires : 150 étudiants et 95 infirmières.
Contribution Harambee : CHF 46.000.-
Covid-19 / RD CONGO
Avec l'enseignement en ligne à l'ISSI, les infirmières terminent leurs études et sont prêtes à offrir un service à la société
« Je m’appelle Nicole Muyulu, je suis infirmière de formation et je travaille à l'institut Supérieur en Sciences Infirmières, ISSI, l’école d'infirmières de Monkole, communément appelée ISSI-Monkole, à Kinshasa.
Comment avons-nous été affectées par la pandémie actuelle ?
A l’ISSI, nous avons actuellement 31 salariés et 144 étudiantes. Lorsqu’on a annoncé que les établissements scolaires et universitaires devaient fermer à partir du 20 mars, à cause de l’état d’urgence sanitaire, nous avons compris ce que cela pouvait supposer pour toutes ces personnes.
Pour les employés de l’ISSI, il est d’abord important de préciser qu’en tant que père ou mère de famille ayant un salaire régulier, leur charge familiale est généralement une grande. En effet, il est fréquent qu’ils aient, en plus de leurs propres enfants, aussi la charge de neveux ou nièces, dont les parents sont peut-être aussi vivants mais qui n’ont pas un travail stable. Beaucoup de personnes comptent donc sur eux non pas tant par le fait de recevoir beaucoup d’argent mais plus par le fait d’être payés à une date fixe, ce qui n’est pas toujours le cas pour ceux qui sont dans l’informel. Donc, la fermeture totale de l’établissement pouvait avoir un impact social bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer à première vue. Nous avons donc opté pour travailler à temps réduit, de façon à ce que les personnes puissent continuer à être payées, même si c’était un peu moins que d’habitude.
Pour les étudiantes, il fallait absolument éviter de perdre l’année car, scolariser un enfant suppose beaucoup de sacrifices pour les familles. La grande majorité des étudiantes de l’ISSI reçoivent de l’aide sous forme de bourses, pour compléter les frais de scolarité. Malgré cela, beaucoup de parents ont quand même du mal à payer. On ne pouvait pas arrêter complètement l’année car pour certaines étudiantes, particulièrement les finalistes, rester plus de temps que prévu dans les études supposait retarder le moment d’entrer dans la vie professionnelle et donc retarder le moment de prendre éventuellement le relai des parents pour la prise en charge du reste de la famille. Nous avons donc réfléchi à la façon d’organiser tant bien que mal des cours en ligne, avec les difficultés de connexion internet entre autres, si fréquentes dans notre pays.
Je voulais raconter la situation de l’une de nos finalistes, venue d’une province située à l’est du Congo pour étudier à l’ISSI et y retourner travailler, à la fin de ses études. Cette jeune fille avait trouvé un petit job qui lui permettait de payer son loyer et le manger. Elle est boursière de l’ISSI et ses études sont payées en partie par une personne de sa même province d’origine. Lorsque la situation de pandémie s’est déclarée, elle ne pouvait plus continuer avec son job et n’avait donc plus de quoi payer son loyer ni de quoi manger. Ses amies ont accepté de la loger gratuitement et de lui donner à manger. Comme elle n’est peut-être pas la seule à vivre pareille situation, cela constitue pour nous un motif de plus pour faire en sorte que les finalistes terminent au plus tôt leur parcours. Elles doivent faire un stage clinique, qui sera un peu spécial compte tenu des conditions actuelles mais nous comptons sur l’appui de beaucoup de personnes pour obtenir tout le matériel nécessaire pour qu’elles le fassent bien.
2020 est l’année internationale des infirmières et des sages-femmes. Nous avons voulu aussi apporter notre soutien aux infirmières qui sont en première ligne. Avec l’Ordre national des infirmiers du Congo, nous sommes en train d’élaborer un cours en ligne pour la remise à niveau du personnel soignant.
Lors des échanges avec les diplômées de l’ISSI, nous avons été touchées d’apprendre que plusieurs se sont offertes elles-mêmes d’aller travailler dans les centres réservés aux personnes touchées par le coronavirus. Elles étaient contentes de pouvoir partager leurs expériences et leur vécu en cette période si insolite.
Pour terminer, je dirais que la COVID 19 est bien réelle et bien présente chez nous aussi, mais que nous allons apprendre à vivre avec, comme nous vivons avec la malaria et tant d’autres maladies. De temps en temps, il y a et il y aura des crises mais la vie continue et reprend toujours le dessus. Ce que nous souhaitons transmettre à nos étudiantes et à toutes les infirmières, c’est qu’elles ne doivent jamais abandonner les malades, que le service qu’elles leur prêtent est indispensable pour la société. »
AVEC UNE PETITE CONTRIBUTION, IL EST POSSIBLE D'AIDER L'ISSI À POURSUIVRE LA FORMATION À DISTANCE DE NOMBREUSES INFIRMIÈRES DONT LE PAYS A BESOIN. AIDEZ-NOUS ET FAITES UN DON MAINTENANT :
© 2024 Harambee-Suisse
HARAMBEE SUISSE – 26, rue du Jura – 1201 Genève – Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.